Le 11 février 2020 avait lieu une nouvelle édition du Lab’ Sport Innovation du Mouvement Olympique et Sportif Breton (MOST Bretagne), de nouveau au sein du TiLab, à Rennes. Regroupant à la fois représentants du mouvement sportif, entreprises privées et État, le lab’ s’attachait à repenser la notion de club sportif.
Une réflexion sur la notion de club.
La matinée fut consacrée à des échanges autour du mouvement sportif, de la situation actuelle du sport et de son évolution. Un état des lieux fut dressé, puis le collectif fut sollicité pour participer à différents ateliers.
Le premier atelier, par groupe de deux, portait sur la rédaction d’une lettre à son club. Tandis que certains binômes écrivaient leur amour sur papier, d’autres exprimaient les raisons de leur départ.
Un second exercice, par groupe de quatre, faisait réfléchir nos participants sur les défis à relever de la part des clubs. Le but de cette activité était de mettre en lumière les problématiques rencontrées fréquemment par les usagers, afin de proposer des solutions. Chaque groupe devait collaborer pour remplir un tableau.
Lignes à remplir par l’équipe
1. Le défi à relever choisi par l’équipe
2. Les difficultés soulevées par ce défi
3. Les solutions proposées face à ces difficultés
4. La situation idéale pour parvenir à ces solutions
5. L’objectif final de la démarche
6. Les aides et / ou complications de la mise en œuvre
Exemple
Un espace multi-activités avec des licences « open » multisports, accueillant tous les publics.
Pas de licences multisports
Associations multisports / omnisport
Un lieu de vie, d’accueil et de sport permettant des passerelles avec les écoles, les EPAHD…
Un espace avec des salles de sport multidisciplinaires pouvant accueillir enfants et séniors, et contenant une salle informatique, une crèche, un lieu de restauration… La mise en place d’une licence multisport
Il faut regarder l’offre existante ainsi que les prestations déjà proposées par les clubs. Cependant il existe de grosses différences entre les territoires et adapter l’existant est parfois complexe. Engendrer un « trop gros » club peut aussi être un problème.
Mon club, mon idéal.
Une dernière animation proposait à nos différents participants une activité d’idéation (ou « design thinking »). Les participants devaient réaliser un dessin représentant leur club idéal, par groupe de cinq. Entre créativité et idéalisme, les différentes équipes ont réalisé puis présenté leurs œuvres.
- Le premier groupe a proposé un club “guichet unique”, capable d’accueillir et d’accompagner les usagers selon le type d’activités qu’ils recherchent. Ce socle commun est également un moyen de renseigner l’utilisateur dans ses démarches administratives et ses besoins en termes d’équipements. Enfin, une relation étroite avec les Offices Intercommunaux des Sports, ayant la vocation de fédérer le mouvement sportif autour d’un projet sportif de territoire, permettrait de garantir un bon suivi et accompagnement.
- Le second groupe a opté pour un complexe sur plusieurs étages, regroupant de multiples offres de pratique. On retrouvait par exemple : une piscine, des espaces multi-activités, un terrain multisport intérieur, un terrain extérieur… Cette multitude d’activités, au sein d’un même espace, permet à nos usagers de diversifier leur pratique sur un même lieu. Au-delà du sport, les usagers ont également accès à des espaces de détente (mezzanine), de travail (salle de réunion, bureaux…) ou encore de loisirs (salle informatique). Cette configuration d’équipement entraînerait plus de mixité, en mêlant par exemple joueurs e-sport, retraités, scolaires ou sportifs de haut-niveau.
- Le dernier groupe a également donné l’idée de « socle commun » avec un « hub des sports », basé sur un point central d’accueil regroupant une bibliothèque et un espace détente. Une fois l’accueil effectué, l’usager est accompagné vers le lieu de pratique adapté à son activité (terrain extérieur, dojo, skatepark, …). Le groupe a également pris soin de réfléchir au moyen de locomotion du pratiquant lorsqu’il se rend au club. Ici, on retrouve l’envie de mettre en avant les mobilités douces à travers la disposition d’un garage à vélo et d’un arrêt de bus directement en face de l’entrée. En pensant à disposer un peu de végétation autour du hub, l’équipe nous donne l’idée d’un parc au sein duquel l’usager pourrait aussi simplement se promener.
Quel serait le club de demain ?
L’idée phare est celle d’un club omnisport qui accueille et oriente le licencié. L’objectif est de proposer un espace capable d’abriter différentes activités, permettant à l’usager de diversifier sa pratique sans avoir à bouleverser ses habitudes. Pourquoi ne pas développer l’idée d’une licence multisport ?
En effet, le club doit être un lieu de rencontres et de cohésion sociale alliant compétition, loisir, santé, etc. Chaque adhérent doit y trouver son équilibre selon sa mobilité, son temps ou encore ses moyens financiers. Il est également important que la pratique soit effectuée au sein d’équipements sportifs en bon état.
Un autre point essentiel est celui de l’accompagnement des usagers. A l’heure actuelle, « l’encadrement par un coach constitue une attente réelle pour 30% des pratiquants réguliers, tandis que l’activité des coachs virtuels et en ligne continue d’augmenter » (PIPAME, Enjeux et perspectives des industries du sport en France et à l’international, 2016). La pratique sportive doit donc être encadrée par des professionnels et / ou bénévoles qualifiés. Ces derniers doivent être encouragés à se former, pour contribuer au mieux à la vie du club.