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Le jeudi 20 avril a eu lieu le webinaire du Lab’ Sport Innovation du Mouvement Olympique et Sportif Breton (MOST Bretagne), baptisé : “Les tendances du sport : besoins, attentes et leviers économiques”. Il a réuni à la fois des représentants du Centre de Droit et d’Économie du Sport (CDES), de Mécèn’ET et du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).

Après une présentation du MOST et du contexte de création du lab’, le secrétaire général du Comité Régional Olympique et Sportif Breton (CROS Bretagne), Emmanuel Mourlet, a rappelé les récents travaux menés par le lab’. En effet, au cours du dernier événement en présentiel, la question du modèle économique a été évoquée plusieurs fois, avant d’être finalement établie comme thématique phare à traiter cette année.

Ce webinaire a développé, dans un premier temps, deux études du CDES sur “les besoins et attentes des acteurs du sport” et sur “le modèle économique des clubs fédérés”. Dans un second temps, un exposé de l’évolution du mécénat en France a été fait par Mécèn’ET. Enfin, le CNOSF a présenté sa nouvelle application phare : “Ma Petite Sponso”.

-> pour consulter le replay du webinaire, c’est par ici !

Etude Nationale des attentes et besoins des acteurs du sport, Christophe Lepetit, CDES.

Cette étude a été réalisée en mai 2022, en partenariat avec : l’Association Nationale des Élus en charge du Sport (ANDES), le CNOSF, le Comité Paralympique Sportif Français (CPSF), l’Union Sport et Cycle, ainsi que le Ministère des Sports. Ensemble, ils ont cherché à accroître et consolider leurs connaissances et à identifier les tendances d’évolution passées et à venir. Pour ce faire, ils ont mis en place des questionnaires, des entretiens, des groupes d’experts ainsi que des tables rondes autour de plusieurs thématiques clés comme l’environnement, le sport-santé ou la technologie.

Tout d’abord, plusieurs tendances ont émergé ces vingt dernières années. Le sport est de plus en plus dominé par la logique économique (notamment avec l’essor de la “consommation du sport”), et le contexte environnemental se fait de plus en plus rude. Les problèmes sociétaux de santé publique, de crises sociales et sanitaires se multipliant, le sport est lui aussi confronté aux changements, notamment sur sa capacité à répondre à la demande sociale de pratique. Entre crise du bénévolat, plafonnement de la pratique licenciée et émergence de nouvelles pratiques, il apparaît que le sport doit évoluer. L’étude identifie d’ailleurs quatre éléments structurant affectant la pratique sportive : la montée de la fracture sociale, l’approfondissement des déséquilibres territoriaux, la crise structurelle du modèle économique et la crise environnementale en cours.

Malgré cela, le sport reste un facteur de cohésion à la fois sociale et territoriale. Il contribue au développement économique mais pose question au niveau de la soutenabilité environnementale. L’objectif fut donc de réfléchir à une façon d’atteindre la neutralité carbone, et dans cette voie, le choix de l’étude du CDES s’est porté sur le scénario “coopération territoriales” de l’ADEME (dans lequel entrent les notions centrales de sobriété et de planification).

Dans ce scénario, le sport doit dans un premier temps s’adapter. Il doit s’engager sur la cause climatique et l’utiliser de manière éducative (par exemple au sujet des mobilités douces). Ensuite, le sport devra transiter vers un nouveau modèle de vie permettant de réduire les inégalités d’accès à la pratique. Enfin, il faudra effectuer une transformation de modèle d’organisation. A ces effets, en utilisant toute la communication et la tension médiatique de manière positive, de nouvelles ambitions émergeront en faveur du sport en tant qu’outil au service de la transition.

-> pour consulter l’intervention de Christophe Lepetit, c’est ici !

-> pour consulter l’étude du CDES, c’est ici !

Étude Nationale sur le modèle économique des clubs sportifs fédérés, Maxence Franceschi, CDES.

Cette seconde étude du CDES a été réalisée en septembre 2020 à la demande du CNOSF. Pour ce faire, des questionnaires électroniques ont été envoyés à 170 000 clubs rattachés à différentes fédérations sportives françaises. L’étude correspond à un état des lieux du modèle économique des clubs sportifs fédérés, avant la crise sanitaire.

En 2020, le budget moyen des structures sportives fédérées s’élevait à 52 700€. 84% de ce budget provenait de ressources privées, dont majoritairement des adhésions annuelles (42%) et des recettes d’activités ou prestations du club (26%). 16% proviennent néanmoins de subventions publiques, notamment des communes. Pour ce qui est des charges, elles sont en grande partie liées au financement des emplois (35%) et des compétitions (déplacements, arbitrage, achats et services divers…).

Sur un échantillon d’environ 3 800 réponses exploitables, l’étude a relevé plusieurs facteurs impactant le modèle économique des clubs. Tout d’abord, un club employeur voit en moyenne son budget être multiplié par 5 et dispose de plus de recettes d’activités qu’un club non-employeur. Le statut d’employeur peut donc affecter le modèle économique d’un club.

La compétition peut aussi impacter le modèle économique d’un club : plus le niveau de compétition est élevé dans un club, et plus son budget est conséquent et diversifié. Par exemple, un club lambda aura un budget environ 4x moins élevé qu’un club évoluant au niveau national et presque 7x moins élevé qu’un club évoluant au niveau international.
En parallèle, l’activité événementielle du club peut aussi jouer sur son budget : une structure qui n’organise pas d’évènement a très souvent un budget 3,5x inférieur à celui de structures organisatrices.

Le dernier facteur est celui du territoire d’implantation. En général, le budget d’un club est proportionnel à sa localisation sur le territoire : plus il est à proximité d’un grand pôle urbain, et plus il dispose d’un budget élevé. Cela dépend aussi de la densité de la population, à l’image de la région Ile de France pour laquelle les clubs ont, dans l’ensemble, un budget plus élevé dû au plus grand nombre d’adhésions.

Grâce à ces différents facteurs, il a été établi cette typologie des clubs :

Pour conclure, Maxence Franceschi a présenté un état des lieux des clubs bretons, au travers de chiffres brut (c’est-à-dire sans redressement statistique). Le budget moyen des clubs bretons s’élèverait à 87 930€. Les adhésions annuelles représenteraient en moyenne 34% du budget tandis que les subventions publiques seulement 15%. En termes de ressenti, les clubs bretons ont majoritairement l’impression que les subventions diminuent et que les adhésions stagnent.

-> pour consulter l’intervention de Maxence Franceschi, c’est ici !

-> pour consulter l’étude du CDES, c’est ici !

Présentation de l’évolution du Mécénat en France, Stéphane Martinez, Mécèn’ET.

De plus en plus de structures sportives sont à la recherche de partenaires capables d’investir dans leurs activités. Pour beaucoup, le partenariat est synonyme de sponsoring : mais lorsque le club n’a rien à proposer en échange, comment faire ? Il existe le mécénat, un principe de partenariat sans contrepartie, fondé sur l’intérêt général.

Ces dernières années, le mécénat ne fait qu’augmenter. De 984 millions en 2010 à près de 3,6 milliards d’euros en 2021, c’est désormais une pratique courante. Au sein du secteur sportif, les dons sont attribués soit aux associations sportives locales (81%), soit aux sportifs (21%), soit aux fondations ou aux fédérations. 46% des mécènes ont choisi de le financer et 35% d’entre-eux sont d’ailleurs également des sponsors.

62% des entreprises mécènes donnent moins de 5 000€. Les trois quarts des entreprises financent au niveau local, notamment en raison de leur petite taille. On constate en effet que, souvent, plus l’entreprise est grande et plus elle finance le haut niveau. Par exemple, 84% des entreprises de taille intermédiaire exercent au niveau national.

Tous ces montants ne sont pas forcément déclarés : en 2021, seulement 65% des mécènes ont déclaré leurs dons à l’administration fiscale, pour un total de 2,3 milliards de dons déclarés. Ainsi, environ 1,4 milliards d’euros de réductions d’impôts ont été accordés aux entreprises par l’État. A titre d’exemple, en 2020, au sein de la région Bretagne, on comptait 6 649 entreprises mécènes avec environ 78,3 millions d’euros de dons déclarés.

Nous avons ici développé un type de mécénat, mais il en existe aussi d’autres, notamment celui de compétences qui permet aux entreprises, sous leur responsabilité, de mettre à disposition un salarié qui va agir professionnellement pour une association sportive.

-> pour consulter l’intervention de Stéphane Martinez, c’est ici !

Présentation de Ma Petite Sponso, Léo Adam, CNOSF.

Ma petite sponso est une application de cashback solidaire qui permet aux utilisateurs de gagner du pouvoir d’achat, tout en contribuant au financement de leur club sportif fédéré préféré. Lancée en 2023 par le CNOSF, elle référence déjà plus de 15 000 points de ventes et de sites internet partenaires.

Pour les clubs, l’application permet de générer de nouvelles recettes financières, sans aucun investissement de leur part. Lors de leur inscription, ils ont accès à un kit de communication et à un espace leur permettant d’accéder à leurs reçus fiscaux. Ils peuvent aussi contacter si besoin un référent départemental ou utiliser l’assistance utilisateur du site.

L’application se base sur le cashback, un principe visant à obtenir un remboursement d’une partie de ses achats sur une cagnotte en ligne, mais de manière solidaire, c’est-à-dire en incitant les utilisateurs à faire don de 50% ou 100% de leur cagnotte, à leur club fédéré de cœur. Après avoir créé son compte via son téléphone ou son ordinateur, l’utilisateur choisit son club favori. Il effectue ensuite ses achats en ligne sur le site du partenaire ou directement en magasin, et voit sa cagnotte être créditée juste après son paiement. Il n’a plus qu’à choisir le montant qu’il veut attribuer à son club.

Ma petite sponso valorise le sponsoring et rend l’engagement sociétal plus visible. Elle est ouverte au référencement de n’importe quel commerce et permet de mettre en avant les partenaires et sponsors de chaque club, peu importe leur envergure.

-> pour consulter l’intervention de Léo Adam, c’est ici !

-> pour en savoir plus sur ma petite sponso, c’est ici !

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