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Depuis 2019, le Mouvement Olympique et Sportif Breton (MOST Bretagne) a la volonté d’accompagner la restructuration du monde sportif sous l’égide du Lab’ Sport Innovation : un espace de réflexion et d’expérimentation ouvert à une multitude d’acteurs (mouvement sportif, vie associative, entreprenariat, juridique, médical, etc). Cependant, avec l’apparition du Covid-19, ces réunions ont pris la forme de webinaires. Celui du 24 juin 2021 a abordé les champs économiques, associatifs et numériques du sport.

Pour consulter le replay du webinaire, c’est ici !

Le poids économique du sport, Bruno DIETSCH.

Une première intervention sur le poids économique du sport avant la crise covid a été présentée par Bruno Dietsch, chargé des comptes économiques du sport et chargé d’études sur le sport au Ministère des Sports. Il y détaille, par des chiffres clés, l’importance du sport au sein de l’économie du pays, mais également en termes d’emploi et d’insertion. Ces chiffres sont mesurés par l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire (INJEP) par une approche centrée sur la consommation car « la mesure du poids économique du sport se décline en France en trois indicateurs macroéconomiques qui résument l’activité des différents acteurs du domaine, à savoir la dépense sportive, les emplois sportifs et le commerce extérieur de biens sportifs » (Bruno Dietsch, Estimer le poids économique du sport : méthodologie, INJEP notes et rapports, août 2018).

Commençons par détailler quelques chiffres clés de l’année 2019. Tout d’abord, la dépense sportive des ménages atteint 21,8 milliards d’euros courants, soit une augmentation de 4,4%. La majorité de ces dépenses concernent les biens sportifs (63%), c’est-à-dire les achats d’articles de sports, d’équipements sportifs, de produits liés à la pratique en termes d’alimentation ou de santé… mais on compte aussi dans ces dépenses les achats de services sportifs (spectacles sportifs, formations, prestations, etc).

Par ailleurs, les importations croissent de 9,7% (soit 4,6 milliards d’euros), tandis que le solde commercial des biens sportifs (exportations – importations = solde commercial) chute de 1,4 milliards d’euros. En parallèle, les prix flambent à l’import comme à l’export.

En ce qui concerne les administrations publiques, elles consacrent 13,4 milliards d’euros en faveur du sport (soit 0,6 points du PIB) en 2018. La moitié de ces dépenses sont financées par l’Etat et sont principalement destinées aux communes et aux financements des professeurs d’EPS de l’éducation nationale.

Pour les collectivités territoriales, on comptait 7,4 milliards d’euros de dépenses en 2019, dont 95% financées par les communes. 43% de ces financements l’étaient à des fins d’investissements, 25% concernaient les rémunérations et 20% les consommations intermédiaires.

Le deuxième thème abordé par Bruno Dietsch est celui des emplois sportifs dans le secteur privé. D’après des données ACOSS provisoires, on observe que les emplois au sein de la filière et du secteur sport, à l’échelle nationale, ont diminué après le passage de la crise covid (-6,6% pour la filière sport et -11,2% pour le secteur sport en 2020). On retrouve ces résultats à l’échelle de la région Bretagne.

Enfin, la dernière partie traite de l’insertion des diplômés jeunesse et sport (ex-BPJEPS). Ce diplôme, créé en 2001, est attribué par des organismes publics ou privés habilités auprès de la Direction Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et au Sport (DRAJES). Il confère les compétences requises pour devenir animateur socioculturel, moniteur ou éducateur sportif.

On observe une baisse significative au niveau national des diplômés éducateurs sportifs qui étaient en emploi rémunérés en 2020 (78,7%) comparativement au début de l’année 2021 (73,7%). Ce constat va de pair avec celui de l’indicateur LOLF au sujet des éducateurs sportifs en 2020 : on constate que 74,1% des emplois trouvés par les éducateurs n’ont que peu de lien direct avec leur formation initiale.

Pour terminer, Bruno Dietsch prévoyait pour 2020 une baisse de la dépense des ménages, surtout concernant les dépenses liées aux services sportifs. Cela peut notamment être dû à la baisse des effectifs salariés du secteur sport et de la filière sport. La crise covid aura en effet renforcé cette hypothèse.

Pour visionner l’extrait de Bruno Dietsch, c’est ici !

La question du numérique, Arnaud SAUROIS.

Le deuxième thème du webinaire portait sur les solutions numériques innovantes destinées à la fois aux ligues, aux comités et aux clubs sportifs amateurs. Arnaud Saurois, maître de conférences à Poitiers et créateur de l’Observatoire du Sport Français, nous présente sa cartographie interactive d’outils. Cette dernière regroupe à la fois des applications d’aide à la gestion de la comptabilité, du bénévolat, de la communication, du financement… Au total on retrouve plus d’une soixantaine d’outils accompagnés d’une vidéo courte dans laquelle chaque application est présentée par un acteur de sa structure.

Pour visionner l’extrait d’Arnaud Saurois, c’est ici !

Vie associative : mise en perspective des clubs, Viviane TCHERNONOG.

Cette dernière présentation traite du secteur associatif français, dont 24% est sportif. Après une présentation rapide des associations sportives et de leurs spécificités, Viviane Tchernonog, chercheure au CNRS sur l’analyse socio-économique des associations, retrace le poids de ces associations sportives dans le bénévolat et les budgets associatifs. Elle nous fait également réfléchir aux évolutions futures du secteur : comment les associations vont-elles se financer ? Comment vont-elles s’adapter à la participation croissante des usagers ?

Pour commencer, le nombre d’associations ne cesse de croître : de 1 100 000 en 2005, à 1 500 000 en 2017. La plupart de ces associations sont d’ailleurs en majorité des associations sans salarié, tandis que le nombre d’associations employeuses est à la baisse. Nombreuses sont donc les associations à s’appuyer sur le bénévolat (environ 1,4 millions de bénévoles).

Concernant le domaine sportif, on compte 363 700 clubs sportifs dont 43 700 employeurs en 2017. 80% des associations sportives sont adhérentes à un ou plusieurs réseaux et sont présidées par des hommes. Par ailleurs, c’est un secteur qui permet souvent aux ouvriers d’occuper des fonctions importantes au sein des bureaux (comparativement à d’autres types d’associations).

En 2017, les associations sont financées en majorité par le secteur public et la participation des usagers. Pour ce qui est des associations sportives, elles représentent 12% du budget associatif global, soit environ 3,4% du PIB Français. Elles sont aussi financées majoritairement par les cotisations des usagers. A titre d’exemple, 91% des financements des clubs d’associations sans salarié et 74% des financements des clubs d’associations employeuses sont effectués par ces cotisations. Cela nous porte à nous questionner sur la recherche de nouvelles sources de financements, surtout si les subventions publiques sont moindres.

A l’heure actuelle, on remarque que le nombre de petites associations augmente de plus en plus, tout comme leur poids, mais cela ne leur donne que peu d’impact sur l’ensemble du budget associatif.

Les associations de taille moyenne ont également des difficultés liées à leur adaptation aux transformations qui sont intervenues en financements publics. Avec la baisse des subventions, certaines ont du mal à se reconstruire. En contrepoids d’un tissu associatif de mastodontes mettant en place des politiques publiques, se pose donc la question de l’avenir des petites et moyennes associations qui animent la vie locale sur le territoire.

Pour visionner l’extrait de Viviane Tchernonog, c’est ici !

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